Le métavers à la source

SnowCrash, le roman de Neal Stephenson, fournit une vision anticipatrice de la réalisation d'un méta-univers en 3D. Le personnage principal de cette fiction, Hiroaki Protagoniste est "le dernier des hackeurs indépendants et le plus grand sabreur du monde", mais il est aussi un des tout premier utilisateur et développeur du Métavers. A plusieurs moments du récit, le Métavers et son utilisation font l'objet de descriptions. Voici quelques morceaux choisis :

Hiro n'est donc pas vraiment là. Il est dans un univers virtuel que son ordinateur projette dans ses lunettes et ses écouteurs. Dans le jargon d'usage, cet endroit imaginaire s'appelle le Métavers.

Hiro n'est plus très loin du Boulevard. C'est le Broadway, les Champs-Elysées du Métavers [...] Il n'a pas d'existence réelle, mais des millions de gens, en ce moment même, le parcourent dans les deux sens [...] Comme n'importe quel endroit de la Réalité, le Boulevard est susceptible de s'agrandir. Les développeurs peuvent créer leurs propres rues adjacentes à partir de l'artère. Ils peuvent construire des immeubles, des parcs, placer des panneaux indicateurs et inventer des tas de choses qui n'existent pas dans la réalité [...] La seule différence, c'est que, comme le Boulevard n'existe pas réellement (ce n'est qu'un protocole informatique graphique écrit quelque part sur un bout de papier), aucune de toutes ces choses n'est fabriquée physiquement. Il s'agit, en fait, de programmes proposés au public sur le réseau mondial de fibres optiques.

Pour placer toutes ces choses sur le Boulevard, les corporations ont préalablement reçu l'accord du Groupe de Protocole Global Multimédia, payé les droits d'utilisation de l'espace public, obtenu l'accord de l'urbanisme et le permis de construire, versé des pots-de-vin à quelques inspecteurs, tout le tintouin. L'argent que les corporations versent pour construire ces trucs sur le Boulevard alimente un fond d'investissements géré par le GPGM, qui assure le développement et l'entretien de l'appareil sans lequel le Boulevard ne pourrait exister.

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